1. Résumé de la prestation de Cédric Perolini, effectuée dans le cadre de la thématique sur l’Ailleurs le 28 novembre 2014:
Avec Le Spleen de Paris, Charles Baudelaire semble chercher une voie / voix esthétique qui lui permette d’échapper aux sentiers battus de la poésie traditionnelle -c’est-à-dire versifiée. Cette exploration semble se faire sur divers plans : si la tentation de l’exil géographique est réelle, chez lui, la confrontation, par l’expérience du voyage, du lieu rêvé, locus amoenus, et du lieu réel est toujours déceptive, et l’amène à chercher cette expérience de l’altérité ailleurs que dans le dépaysement. Les univers oniriques, imaginaires, renouant avec une antiquité mythique, seront alors souvent revisités, avec, pour embrayeurs, certaines figures comme celle du marginal, de l’enfant pauvre, du bohémien… Mais c’est aussi à travers l’expérimentation sur le langage lui-même -déictiques, ou langues étrangères (anglais ou latin, notamment)- que va se faire la recherche d’un mode d’expression nouveau. Si bien qu’à travers cette rhétorique du déplacement que sont allégories ou métaphores, Baudelaire part en direction d’un horizon poétique inouï, basé sur une perception du monde rénovée, renouant avec la fraîcheur de l’enfance, et invente un nouveau lecteur, maître de son parcours dans le recueil, et de sa perception poétique.
2. Dans le cadre de l’axe 2, la prochaine réunion sur la thématique de l’Ailleurs se tiendra le mardi 24 février à partir de 14h en salle 1W48. Bernard Urbani abordera le sujet avec le possible titre: « Un ailleurs endeuillé. Majorque dans Les grands cimetières sous la lune« . Par ailleurs, Maria Llombart présentera ses orientations de recherche.