ÉA 4277 (Laboratoire « Identité culturelle, textes et théâtralité »)Avignon Université
APPEL À COMMUNICATIONSJournée d’étude
« L’objectivité dans la recherche scientifique »
Le concept d’objectivité occupe une place non négligeable dans la société et le débat public. Celui-cipeut être considéré comme souhaitable, voire nécessaire dans plusieurs contextes : journalisme,justice, enseignement, mais concerne aussi la recherche universitaire et scientifique, quelle que soit ladiscipline étudiée. Comment alors atteindre cette objectivité, le peut-on vraiment et comment lamesurer ? Un chercheur qui choisit son sujet n’exprime-t-il pas justement ses préférences personnelleset donc une part de sa personnalité par ce simple geste ? Et puisqu’elle peut paraître inatteignable, est-il pertinent de continuer à la juger nécessaire et souhaitable ? Les médias actuels semblent s’enécarter pour privilégier une prise de position plus ou moins assumée via les polémiques et autresdébats d’idées, tandis qu’Internet et les réseaux sociaux tendent à faciliter l’émergence de « fakenews », mais aussi l’opportunité pour chacun d’exprimer une vérité subjective qui lui est propre. Qu’enest-il pour les chercheurs qui s’expriment dans des sphères moins publiques et dont on attendcependant une certaine impartialité et distance critique ? Enfin, le degré d’objectivité possible ounécessaire varie-t-il selon les disciplines ? L’objectivité se mesure surtout par rapport à des règlespréétablies, pas toujours avouées d’ailleurs, mais qui existent bel et bien. En d’autres termes,l’objectivité est toujours relative… Là où la formation d’opinions, l’esprit critique et le rejet de certainesthéories et affirmations au sein d’un même domaine semblent acceptables dans la recherche ensciences humaines et sociales, en lettres ou en langues, tout peut porter à croire que l’approche duchercheur en sciences « exactes » et naturelles dont les applications sont plus concrètes et combinéesà la proposition de « lois » scientifiques universelles, se doit d’être différente.
L’essence philosophique de ces questionnements permet une interprétation de l’objectivité entermes de ce qu’elle n’est pas, soit dans son opposition à la subjectivité. Le chercheur qui se veutimpartial devra pourtant se garder de franchir les frontières qui séparent les propos scientifiques dessentiments et jugements de valeur. Données, pourcentages et faits observables semblent ainsiconstituer le fondement d’un discours scientifique perçu comme neutre, et affirmer qu’un phénomène aété prouvé scientifiquement revient généralement à l’accepter comme vrai. Dans cette optique, la quêtede l’objectivité est assimilée à la quête de la vérité. Pourtant, en termes scientifiques, la vérité estconstamment remise en question et redéfinie à la lumière des nouvelles découvertes et de nouveauxrésultats. En ce qui concerne le vecteur d’état en mécanique quantique, permet-il de décrire la réalitéphysique elle-même, ou plutôt une connaissance (partielle) que nous aurions de cette réalité ? Commeon le sait, l’observation (par l’observateur et son instrument de mesure) modifie la réalité du mondeatomique et subatomique et en créé une nouvelle. En mécanique quantique, la notion d’objet estrelativisée en la subordonnant à celle de la mesure.
Ces deux journées du 25 et 26 avril 2019, organisées par les doctorants du laboratoire ICTTd’Avignon Université ont ainsi pour objectif de regrouper des chercheurs de disciplines variées, voiresouvent éloignées, les unes des autres, et de les inviter à venir approfondir et enrichir ces questions àla lumière de leurs sujets d’étude. Nous considérons qu’un regard croisé pluridisciplinaire autour de laquestion de l’objectivité ne peut être qu’enrichissant pour les participants à cette manifestation. Aussi,souhaitons-nous inviter chercheurs et spécialistes en lettres, langues, sciences humaines et sociales,mais aussi en sciences de la nature, sciences exactes et sciences appliquées à envoyer leurspropositions de communication.
Une sélection des communications sera publiée dans le prochain numéro de la revue Sphères(https://ictt.univ-avignon.fr/spheres/), qui a pour objectif depuis 2013 de diffuser les travaux desdoctorants et jeunes chercheurs participant aux journées d’études organisées par les doctorants dulaboratoire Identités Culturelles, Textes et Théâtralités (ICTT). Cette publication en ligne dirigée parGiuseppe Sofo (Docteur, Laboratoire ICTT) se veut principalement sphère d’échangespluridisciplinaires entre les différents domaines de recherche en Sciences Humaines et Sociales.
Comité scientifique :
- Madelena GONZALEZ, PR, Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes.
- Anne PAOLI, PR, Langues romanes, espagnol.
- Annemarie DINVAUT, MCF, HDR, Sciences du langage.
- Bernard URBANI, MCF HDR Langue et littérature françaises, Littératures comparées, (émérite).
- Leonardo DURAN, Doctorant en Sciences du langage.
- Camille HABAULT, Doctorante en Théâtre et Informatique.Notice technique :
Nous demanderons aux candidat.e.s de bien vouloir fournir les éléments suivants :
- Un résumé de 150-200 mots en français ou en anglais, à envoyer jusqu’au 15 février 2019,inclus.
- Une courte présentation ou biographie du candidat.e et de ses recherches en cours (150-200mots en français ou en anglais)
- Une bibliographie comportant au maximum 15 références.
Les auteur.e.s des propositions de contribution sont prié.e.s d’envoyer celles-ci sous format .doc ou .pdf aux adresses suivantes : camille.habault@univ-avignon.fr et leonardo.duran@univ-avignon.fr.